HOMA, le quartier des possibles… pour eux. (en 3 actes)

Analyse du rôle et discours de la SDC des promenades Hochelaga.

INTRODUCTION

Récemment, Pierre Lessard Blais, président de la société de développement commercial des promenades Hochelaga (accessoirement propriétaire de l’Espace Public et candidat pour Projet Montréal) nous a affirmé que la gentrification était principalement un problème de logements, pas de commerces. Désolé Pete, mais l’offre commerciale d’un quartier et sa composition sociale, c’est pas mal plus lié que ce que t’affirmes. Commerces et Condos sont tout aussi gentrificateurs et vont de pair.

Les artistes et étudiants entraînent les commerces trendy qui entraînent les condos qui entraînent les super-artistes, les supers-commerces, les super-condos et ainsi de suite. Pendant que les Samcon et autres bâtisseurs de condos en carton trouvent toutes les crosses possibles pour ne pas construire de logement social, des nouveaux riches s’achètent des blocs au complet pour les transformer en palaces. MAIS! Ils viennent parce que c’est rendu tellement « authentique et créatif » HOMA. Tous tes cafés préférés sont là, tu peux même inviter tes chums du Plateau à venir souper dans Hochelag’, au Valois ou à l’État Major, amener tes collègues de travail de la Rive Sud à sortir dans le hype du Monsieur Smith ou au Blind Pig sans mourir de honte d’habiter dans le quartier. Anyways, les pauvres vont bien finir par partir avec le temps, comme sur le Plateau.

Derrière le discours de mixité sociale, on voit dans les positions et les ambitions de la SDC un désir de nettoyage social et d’un quartier sans pauvres. La SDC s’occupe de l’activité commerciale de la rue Sainte-Catherine et Ontario. Elle a comme membres tout commerce qui se trouve où elle a « juridiction », incluant les commerces à bas prix qu’elle souhaite voir fermer.

On pourrait penser que c’est charrier un peu, mais en épluchant le plan stratégique de développement de la société de développement commercial (SDC) des Promenades Hochelaga-Maisonneuve, on comprend tout de suite que derrière les belles paroles qui décrivent Hochelaga comme « solidaire » et plein d’ « entraide », on cherche à changer le quartier pour le rendre attirant aux « jeunes entrepreneurs enthousiastes (…) car ici, c’est le quartier des possibles ».

Ce plan de développement, c’est l’alignement de la SDC pour 5 ans (jusqu’en 2019) – même si depuis qu’il y a des critiques de la gentrification qui apparaissent dans l’espace public, ils en ont un peu honte. Parce qu’on se l’avouera, c’est pas vraiment défendable ce plan de développement, ils ont été un peu trop honnête dedans…

Les articles qui suivent cherchent à creuser trois aspects différents du plan de développement. Premièrement, « l’image de marque » qui obsède tant la SDC, deuxièmement sa vision de l’offre commerciale et ce qu’elle désire voir advenir sur Ontario et Sainte-Catherine, et enfin comment la SDC mobilise la figure du « résident » pour défendre son nettoyage social.

 

***** Toutes les citations « entre guillemets » viennent du plan de développement de la SDC. Si c’est pas au mot près, c’est reformulé pour être lisible. Récemment effacé du site de la SDC, on le remet en ligne ici pour vos beaux yeux et leur misère :

Plan de développement 2014

PARTIE 1: L’image de marque

PARTIE 2: Les commerces (à paraître le 17 février)

PARTIE 3: La figure du résident (à paraître le 24 février)